Verre intelligent

Les vitres existent depuis l’ère des romains pour nous protéger des éléments tout en nous offrant une visibilité sur l’extérieur. Nous réalisons dans le contexte énergétique que ce n’est pas tout à fait le cas. Une fenêtre peut être jusqu’à 10 fois moins efficientes qu’un mur à garder la température de dehors à l’extérieur et celle de dedans à l’intérieur. Si la plupart des éléments sont donc bel et bien maintenus à l’extérieur, ils s’invitent tout de même dans nos logis sous forme de chaud ou de froid, ou à travers des ponts thermiques que représentent certains types de vitrage. Pour parer à ce phénomène, nous avons jusque-là doublé, voir triplé les couches de vitrage pour améliorer l’étanchéité thermique d’une fenêtre ou baie vitrée ainsi que les cadres de fenêtres.

 

Aujourd’hui, les technologies de “smart glass” vont plus loin. Il existe des microfilms réfléchissants qui reflètent les rayons lumineux et diminuent leur impact thermique sur l’intérieur. Il est également possible d’injecter un gaz isolant (généralement de l’argon (Ar) ou du krypton (Kr)) entre les deux panneaux de verre d’une fenêtre pour améliorer son étanchéité. Puis il existe finalement un procédé chimique révolutionnaire appelé électrochromisme permettant à un vitrage de s’adapter de manière dynamique à la luminosité extérieure. En pratique, le verre est superposé d’un microfilm d’oxydes de métal qui lorsque traversé par un courant électrique s’opacifie. Couplée à des capteurs intelligents de température et de luminosité, une fenêtre équipée de cette technologie peut donc laisser passer la lumière lorsqu’il fait froid ou que la lumière est moins forte, et inversement la bloquer lorsqu’il fait chaud ou que la lumière est intense. Plusieurs expériences au Japon et aux États-Unis montrent des économies d’énergie sur l’année allant de 20 à 30%.